En cette 3e semaine de résidence, nous avons discuté avec Jeremy Raïa, notre maitre de ballet. Qui de mieux placé que lui pour nous en dire un peu plus sur l’œuvre, lui qui a été impliqué dans toutes les phases de création? Il vous en dit également un peu plus sur son rôle dans la compagnie et dans la création, ainsi que sur sa vision de VANISHING MÉLODIES.
Selon toi, quel est l’objectif de réaliser une résidence à ce moment du processus créatif ?
À ce stade de la création, la résidence sera le moment où nous mettons tout en commun pour créer la production. C’est alors que tous les créatifs mettent leurs réalisations dans la même marmite pour parfaire la magnifique recette. La directrice artistique, les chorégraphes, les concepteurs d’éclairage et de costumes et, surtout, les danseurs, ainsi que d’innombrables autres personnes, ont travaillé ensemble, mais surtout séparément, pour peaufiner leurs ingrédients.
À quoi ressemble une journée typique de résidence ?
Une journée typique pendant la résidence comprend la disposition des artistes sur la scène, la mise en place des lumières, le travail et l’évolution de la chorégraphie pour s’assurer qu’elle met en valeur les artistes et convient à la dramaturgie du spectacle. Ce n’est pas nécessairement la partie la plus excitante, mais c’est l’une des plus importantes étapes du processus.
Peux-tu expliquer ton rôle au sein de VANISHING MÉLODIES, depuis le début du travail quotidien en studio, mais aussi dans cette résidence ?
Au début, mon rôle était d’aider les chorégraphes à travailler avec nos danseurs. Il s’agit notamment de faire jouer la musique, de faire travailler les danseurs séparément sur les pas qui viennent tout juste d’être créés, de compter les pas, etc. Ensuite, j’ai fait répéter les danseurs sur ce qui a été créé, en les formant pour qu’ils puissent exécuter la chorégraphie du mieux qu’ils peuvent, en les guidant pour qu’ils respectent ou trouvent l’intention souhaitée par le chorégraphe. Mon objectif, et probablement ce que je préfère, est d’amener les danseurs dans un état où ils ont la liberté de trouver leur propre cheminement pour arriver à l’état souhaité par les créateurs, ce qui, à son tour, inspire l’évolution de la création. Lorsque nous sommes passés à la deuxième partie de la création de la production, j’ai ajouté d’autres éléments à mon travail. Je m’assure que les danseurs soient dans le bon éclairage et au bon endroit, je veille à ce qu’ils soient conscients de tout changement chorégraphique, puis j’apprends moi-même ces éléments pour pouvoir les mettre en scène en tournée. Je serai aussi le représentant des danseurs s’il y a des éléments qui surviennent pendant la construction et qui, peut-être, pourraient les empêcher d’exécuter la chorégraphie de la meilleure façon.
Selon toi, quelles sont les qualités importantes à avoir pour être un bon maître de ballet ?
À mon avis, les qualités les plus importantes d’un maître de ballet sont… une bonne écoute, une bonne direction, être passionné, honnête et humble.
Si tu avais à décrire la créature, en 3 mots, quel seraient-ils ?
Différente, théâtrale, texturée
Connaissais-tu l’oeuvre de Patrick Watson avant VANISHING MÉLODIES ? Qu’est-ce que sa musique t’inspire ?
Bien sûr, je connaissais déjà le travail de Patrick Watson. J’ai fait une playlist il y a des années, qui se trouve encore sur mon téléphone et qui s’intitule « warm up/chorégraphie/improv ». Elle comprend quelques chansons de Patrick. Sa musique se prête très bien à la danse et émotionnellement, elle peut vous transporter dans tellement d’endroits. Avant un spectacle, je m’y perdais pour me préparer au voyage que j’allais entreprendre. Je pense que c’est vraiment spécial que les artistes de BJM puissent utiliser cette musique comme récit narratif de leur voyage sur scène.
Comme tu le sais, la compagnie célèbre ses 50 ans cette année. Qu’est-ce que tu lui souhaite, pour les 50 prochaines années ?
Alors que BJM célèbre ses 50 années d’existence, je pense que VANISHING MÉLODIES est une belle façon, non seulement de célébrer ces 50 années passées, mais aussi de se lancer dans l’aventure des 50 prochaines années. Avec la musique d’un Montréalais, une nouvelle directrice artistique qui a dansé avec BJM et les artistes polyvalents de la compagnie, je pense qu’il y a de quoi être enthousiaste. Je suis heureux d’en faire partie et je ferai de mon mieux pour mettre à profit mon expérience afin d’aider chacun à déployer ses ailes.